Titre 1
Je reviendrai demain
Résidence/exposition - carte blanche à Margaux Szymkowicz
Artistes invités : Tom Bouet, Pauline Chappet, Olivier Duhem, Alexandre Giroux, Manuel Lamarque, Cédric Lerible, Cyndie Olivares et Renaud Piermarioli.
Une exposition n’est pas qu’un moment donné laissé à voir aux spectateurs. La préparation, les recherches dans l’atelier avec ses bidouillages se laisseraient voir ici pour une fois. Et si le visiteur montrait le bout de son nez avant que le rideau ne se lève ?
Le principe de cette exposition/résidence est simple. Pendant une période attribuée à une exposition, les artistes invités devront occuper l’espace et créer une œuvre personnelle et une autre œuvre collective (avec au minimum un des autres artistes présent). Pendant les horaires d’ouvertures, le lieu de création/exposition sera ouvert au public pour une présentation des recherches élaborées.
Cette exposition sera un laboratoire d’idées ayant pour thème : "L’humour est-il un médium de l’art ?"
En réunissant des artistes qui ont pour point commun une certaine forme d’humour dans leur démarche, ce temps d’exposition leur sera donné pour expérimenter les moyens de répondre à cette question.
L’humour doit dynamiter nos certitudes, ébranler notre identité au moment même où elle risque de se figer. Il doit interrompre le cours quotidien des choses, amener de la surprise, de l’ouverture et de la rencontre.
Margaux Szymkowicz , coordinatrice de projet

avec
Margaux Szymkowicz
Vit et travaille à Nîmes.
Son approche propose un questionnement en lien direct avec les divers aspects du monde et de sa préservation dans une approche expérimentale : un regard curieux et surtout joueur.
En opposition à la méthode d’une production systématique, elle alimente son travail par toutes sortes d’observations. Cette position lui permet de créer des objets poétiques dans un environnement proche du laboratoire.
De manière plus générale, ses préoccupations se tournent vers l’organique, le paysage et le jeu populaire. Elle met en confrontation son intuition à des recherches plastiques en proposant une logique où coexistent des réalités physiques et sensibles. Ces différentes étapes sont des ricochets de fabrication et de pensées poétiques.
La main, sa main, est l’outil de ce match immobile.
Tom Bouet
Vit et travaille à Montpellier.
Tom Bouet n'est jamais tombé dans des escaliers mais l'a déjà fait sur une surface plane.
Cette coïncidence donne lieu a une série de recherches plastiques et littéraires et à des collaborations multiples et parfois inexistantes visant toujours la mémorisation d'un mot de passe avant qu'il ne devienne obsolète ou illisible car resté trop longtemps plié dans l'infini d'une poche en mouvement.
Pauline Chappet
Vit et travaille à Nîmes.
La fête, le jeu, la parade sont bien plus qu’un simple amusement : ils sont temps, espace, inversion, ivresse, chamboulement. La fête est authentique, elle porte l’homme à ses limites, au carrefour de lumières et de ténèbres où la condition humaine prend tout son sens et se révèle.
Le jeu est une notion qui m’intéresse car il est symbole ; symbole de vie et de mort. Il est combat, hasard, simulacre.
Je crée avec ce que je trouve : des choses dites sans grande valeur transcendées par un esprit qui cherche à être enfantin.
Ces outils me permettent d’exploiter plusieurs médiums et de répondre aux questions pour nécessaires liées au jeu, à la célébration de la vie et de la mort.
Olivier Duhem
Vit et travaille à Toulon.
Plasticien en carton : comme un enfant fait de "jolis" dessins moches ou de "somptueuses" pâtes à sel difformes, en croyant dur comme fer à l'exactitude de sa représentation du monde, je sculpte, dessine, compose des pièces qui n'ont d'artistique que le temps que j'y passe et la place qu'elles prennent. La finalité d’un vrai travail est de ne laisser voir que l'impression, l'aisance d'un jeu.
Après avoir collé une soixantaine d'A4 ensemble pour obtenir une feuille plus grande et réalisé un mannequin articulé en carton pour ne pas avoir à lui payer un verre, j'embrasse aujourd'hui le fan art et la pop culture, ne voulant rien céder à mes bêtises de "gamins professionnel".
Alexandre Giroux
Vit et travaille à Nîmes.
Alexandre Giroux utilise de multiples moyens plastiques. Il s’attache à mesurer des écarts entre la réalité et sa représentation, le plan et le terrain, l’image et le volume, l’original et la copie. Ses projets mettent en œuvre des principes d’interprétation, de traduction, de transposition d’un langage dans un autre. C’est ainsi que Die Modell, la maquette du Bauhaus de Dessau conçu par Walter Gropius, a été réalisée à partir d’une image du bâtiment en perspective. Le résultat, des plus étranges, donne pourtant à voir une forme de rationalisation du monde.
Alexandre Giroux ne met pas en crise nos instruments de conception du monde, il en joue, il les énonce sans les dénoncer. De la même manière, lorsqu’il agrandit à l’échelle 1 l’image satellite du lieu où il expose, l’image dont les pixels sont matérialisés par des carrés de moquette coïncide avec la réalité. En confrontant la carte et le territoire sans les opposer, il nous amène à repenser notre rapport au réel.
Dominique Abensour à l'occasion de l'exposition Mais où est donc Ornicar? à la galerie Les Filles du Calvaire
Manuel Lamarque
Vit et travaille à Toulouse.
À travers ma pratique, je recherche une création d'aller-retour entre l’œuvre et le regardeur. Pour provoquer cette volonté d'intrusion dans la forme, je tente de susciter l'interrogation due à la nature même de la forme ou d'invoquer la notion d'environnement.
Auparavant inspiré par la performance, j'ai changé de cap tout en maintenant actives les notions d'action, de mouvement et de temporalité. Amateur de formes hybrides et d'engagements forts mais sous-jacents, je privilégie les vecteurs attraction/répulsion et humour/absurde. La récupération et le détournement de pratique multiples, sont le déclencheur de ma démarche.
Mon travail pourrait être simplement comparé à cette part de pizza toujours oubliée, des jours durant, dans sa boîte restée ouverte.
Cédric Lerible
Vit et travaille à Toulon.
Poèteperformeur, joue sans filet, apprend à servir et à renvoyer le mot après son rebond, d’où cette nécessité du langage et de son engagement. L’espace d’un échange, les mots lancés au cours de lectures publiques prennent parfois l’apparence d’un geste ou d’un acte poétique.
À temps perdu, brise des imprimantes, bricole des boîtes de cirage, épluche des journaux ou brûle des cartes IGN. Depuis la publication de "Giratoires" (éditions Plaine page, 2015), il pratique la "Camperformance" en passant une nuit complète sur le rond-point de son choix.
Cyndie Olivares
Vit et travaille à Montpellier.
Mon travail est issu d'un champ d'expériences où un nombre réduit de manipulations ludiques viennent transposer des éléments de notre environnement immédiat en propositions plastiques.
Par cette attitude, où des fragilités s’expriment (équilibre, tension, suspension), un rapport plus fin, plus léger, plus perceptible dépasse et déplace les images qu'évoque notre environnement usuel.
Mon travail tente de transfigurer ces moments hasardeux, parfois absurde, plus ou moins sensitifs, rencontrés le temps de notre existence. Cela grâce au vocabulaire de la sculpture.
Ainsi, quelque chose de ce qui constituait en premier lieu une rencontre personnelle (marquée par la fugacité de l’instant) est dévoilé par des fragments prélevés au sein d'éléments extraits d'une réalité quotidienne commune à tous, mais spécifique d'une époque et d'individus. Cet événement est possiblement transformé et mis en partage en tant que création plastique adressée à l’autre dans l’espace de l’exposition.
Le choix des formes et des dimensions de l’œuvre, la conscience du sens qu'elle produit, de sa durée ou de son éphémérité, son rapport à la lumière, à l’architecture du lieu, sont déterminés par cette confrontation à ce nouvel espace. L’œuvre n’existe que par et en lui et doit pouvoir constituer en ce lieu même l’expérience d’une nouvelle rencontre, adressée au spectateur.
Renaud Piermarioli
Vit et travaille à Hyères.
Avec quoi, on fait du
Qu'est-ce que la communication? / Comment interpréter? / La métaphysique, et après? / Qu’est-ce qu'ils veulent, les gens? / L'absurde, et avant? / Ludwig Wiggenstein, Alphonse Allai, Raymond Queneaud, Robert Filliou, Benjamin Vautier et dans les virgules il y a quoi? / Tout est symbole, et la matière pour elle-même? / Qu'est ce que la poésie? / Comment fabriquer des choses? / Pourquoi?